L'éditorial d'octobre de Mgr David
Le futur Synode convoqué par le Pape François est-il une usine à gaz ? Réponse dans l'édito du mois avec Mgr David !
Les 9 et 10 octobre prochains aura lieu à Rome l'ouverture d'un nouveau Synode, ou plutôt d'un chemin synodal. Le 17 octobre, le lancement de ce même synode sera effectué à l'échelle de chaque Église particulière, donc de notre diocèse de Monaco.
Bien sûr, l’Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques (ce sera la seizième à Rome) en constituera une étape essentielle en 2023. Mais le Saint Père, a voulu que cette expérience soit vécue à tous les échelons de l'Église. Nous pouvons donc dire qu'en ce mois d'octobre 2021 commencera aussi pour nous à Monaco, ce processus synodal. Ayant déjà entendu parler de cet événement, peut-être vous interrogez-vous… et c'est bien légitime.
Allons-nous devoir organiser un synode à l'échelle de Monaco, comme beaucoup d'autres diocèses l'ont fait ces dernières années ? Il ne s'agit pas d'abord d'ajouter un événement à d'autres événements. Il s'agit plutôt d'expérimenter la grâce d'un itinéraire commun : en cheminant ensemble, en priant ensemble, en réfléchissant ensemble, il s'agit avant tout de nous mettre à l'écoute de l'Esprit Saint qui souffle où il veut. Peut-être même nous faut-il accepter de laisser de côté nos idées a priori, y compris sur ce processus synodal, pour entrer dans ce que Dieu veut et qu'il saura bien nous montrer.
Autre question : quelle est la visée principale de ce processus synodal ? Il est résumé et explicité dans le sous-titre de cette proposition. Le titre est : « Pour une Église synodale », le sous-titre est « Communion, participation, mission ».
La communion tout d'abord : nous sommes encouragés à poursuivre le chemin déjà entrepris, mais que nous devons approfondir ; celui d'une profonde expérience de communion fraternelle. Que nous puissions nous mettre à l'écoute des uns et des autres, redécouvrir que nous avons tous besoin les uns des autres dans l'Église.
La participation ensuite, afin que chacun se sente partie prenante de la vie et de la mission du Corps tout entier. Chacun a quelque-chose à apporter, chacun a quelque-chose à recevoir, chacun a quelque-chose à partager, chacun a quelque-chose à apprendre.
Le Saint Père nous dit qu'il « s'agit essentiellement d'un événement spirituel de discernement, chacun à l'écoute des autres et tous à l'écoute de l'Esprit-Saint. »
La mission, enfin. Ce thème est intimement lié à ce que le pape appelle « la conversion pastorale et missionnaire », qui doit nous aider à accueillir un nouvel élan intérieur et trouver de nouveaux moyens pour annoncer le Nom de Jésus Sauveur à ceux qui ne le connaissent pas ou croient seulement le connaître. Cette conversion pastorale et missionnaire nous aidera à avancer autrement et favorisera, j'en suis sûr, le renouvellement de nos communautés et peut-être aussi de nos fonctionnements. Peut-être devrons-nous changer nos expressions et passer du « on a toujours fait comme ça » à « à quoi le Seigneur nous-appelle-t-il aujourd'hui ? »
Autre question : n'y-a-t-il pas un risque de mettre en route une machine à gaz, comme on dit, ou même de nous regarder nous-mêmes, soit avec contentement ou désespérance, selon les tempéraments ou les histoires ?
Non, ce « marcher ensemble », c'est le sens étymologique du mot synode, doit être l'occasion d'un profond renouvellement spirituel pour nous-mêmes et pour toute notre Église de Monaco, d'un nouvel élan sur le chemin de la sainteté.
Ce « marcher ensemble » doit également nous permettre d'être encore plus fidèles à la mission que le Christ nous confie aujourd'hui : annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile et croire qu'elle peut encore être une lumière forte, une lumière transformante pour nous-mêmes et ceux qui nous entourent. Il s'agit, nous dit le Saint-Père, de faire fleurir l'espérance, de stimuler la confiance, de tisser des relations, d'apprendre l'un de l'autre, d'illuminer les esprits, de réchauffer les cœurs et de redonner des forces aux mains fatiguées.
Chers amis, chers frères et sœurs dans le Christ, je vous dis donc à bientôt sur le chemin du synode.