Ciné Club / Les éblouis
Ce mois-ci, dans sa chronique, le Père Di Leo nous invite à découvrir le film "Les éblouis".
« Les Éblouis » de Sarah Suco raconte l'histoire d'un couple interprété par Camille Cottin et Eric Caravaca qui, avec ses quatre enfants, va s'enfermer progressivement au sein d'une communauté et en devenir des membres très actifs.
L'originalité de la mise en scène est de montrer les dérives progressives de l'embrigadement que la famille va subir à travers le regard de Camille, l'aînée des enfants âgée de 12 ans. On demeure tout au long du film arrimé à son regard. On voit ce qu'elle voit, on déduit ce qu'elle déduit. On subit ce qu'elle subit…
La jeune fille passionnée de cirque va devoir accepter un mode de vie qui remet en cause ses envies et ses propres tourments.
Peu à peu, l'embrigadement va devenir sectaire. Camille sera obligée de se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.
Céleste Brunnquell, qui interprète Camille, s'avère excellente.
Le gourou de service est interprété par Jean-Pierre Darroussin, qui incarne avec une bonhomie de façade un prêtre autoproclamé « berger », qui se montre intrusif en distribuant les bons et les mauvais points à ses moutons.
Le scénario et la réalisation de Sarah Suco sont habiles, pleins de justesse et particulièrement bien construits, parvenant à captiver les spectateurs devant ce récit au véritable talent narratif. Elle dédie ce premier long métrage autobiographique à ses frères et sœurs.
Le thème du film, on l'a bien compris et la dérive sectaire qui déploie ses filets sans que personne ne s'en rende compte. En effet, souvent, on ne voit rien. On se pose parfois des questions, mais sans aller beaucoup plus loin. Progressivement, l'adolescent s'isole sans que personne ne s'en inquiète et se voit rejeté par les autres enfants. Cette ségrégation va conduire l'enfant acculé à prendre le parti de sa famille, à défendre les siens, d'où un conflit de loyauté énorme, très douloureux pour les jeunes.
Bon film et à très bientôt !