Le mot du philosophe / Vertu
Elle est souvent assimilée à une forme de « moralisme » : la vertu ! Henri Hude décortique pour nous la réalité de cette puissante « force » interne.
Tous, nous désirons le bonheur. Nous avons des opinions différentes sur le contenu de cette idée. N’en discutons surtout pas (pendant cette minute).
Réfléchissons juste à une chose : si nous voulons obtenir ce que nous désirons, nous serons forcés de faire ou de ne pas faire diverses choses, de poser ou non divers actes. Donc, quoi que nous voulions faire ou nous retenir de faire, afin de nous rendre heureux, nous aurons besoin d’un pouvoir de le faire, ou de ne pas le faire. Ce pouvoir fait donc nécessairement partie, POUR TOUT LE MONDE, des conditions du bonheur (quelque idée que nous en ayons).
Nous voici donc d’accord au moins sur quelque chose. L’expérience confirme. Combien ont détruit leur vie, ou torpillé leur carrière, par manque de contrôle d’une peur ou d’un désir, ou de leur langue !
De plus, ce pouvoir, cette puissance, fait aussi partie du bonheur lui-même, puisqu’une conscience d’impuissance nous désolerait. Or cette puissance n’est rien d’autre que ce qu’on nomme classiquement la vertu.
Ainsi donc, nous voulons, pour être heureux, posséder la vertu : cette énergie, ce pouvoir, cette puissance, cette force morale. Mais comment l’acquérir ? Question.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Alasdair McIntyre, Après la vertu, PUF, 1997.
Servais Pinkaers, Plaidoyer pour la vertu, Parole et Silence, 2007.
Henri Hude, Surmonter la crise de l’éducation, 2020.