Les escapades de Jean-Pierre - La Chapelle des Pénitents blancs de La Tour-sur-Tinée
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LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DES-PENITENTS-BLANC
DE LA TOUR SUR TINEE
Le petit village médiéval de la Tour sur Tinée, bâti sur une crête, à l’aspect plus provençal qu’alpin est situé à 680m d’altitude et domine la vallée de la Tinée. Il est situé dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Il est entouré de collines boisées avec sapins cyprès et tilleuls. Vous y découvrirez des places pavées ornées de très belles fontaines, un ensemble artisanal dit du « Béal » avec sa distillerie son moulin à farine en pierres de taille datant du 18ème siècle qui servait aussi à moudre seigle, maïs et pois chiches, son ex hôpital datant du début du XVème siècle et son lavoir qui reçoit une eau toujours propre grâce à une prise d’eau située en amont des moulins. Un canal de 15km de long emmène l’eau au village et dans sa dernière partie, vous pourrez admirer une chute d’eau spectaculaire.
Le village possède le plus ancien moulin à huile du département entièrement restauré et encore en état de fonctionnement. Une roue à aubes verticale entraîne des meules qui broient les olives ; les pignons des engrenages ont été taillés dans le bois, et le pressage se fait toujours à la main.
En poursuivant un peu, vous pourrez ensuite découvrir à 500 mètres du village, bâtie en hauteur, la petite chapelle Saint-Sébastien bâtie entre 1480 et 1530 et ornée d’un décor peint bien conservé.
De nombreux édifices sont classés aux Monuments Historiques comme la chapelle Saint-Jean-Baptiste du 14ème siècle, la chapelle des Pénitents Blancs du 15ème siècle, et l'église romane St Martin, de type Cistercien, construite entre 1200 et 1250 par les moines Chalaisiens. Elle a été reconstruite au 16ème siècle sur une architecture de type gothique tardif.
L’ordre monastique de Chalais fut créé en 1101 en Isère. Dans le département des Alpes maritimes, on trouve des traces de cet ordre qui fut très peu connu car disparu au bout de deux siècles d’existence, avec l’Abbaye Chalaisienne de Valbonne du XIIème siècle.
Les moines avaient choisi la vie en communauté basée sur la règle de Saint Benoit de Nursie qui organise leur vie, décrit les vertus monastiques que sont l’obéissance, l’humilité et l’esprit de silence. Elle régit en détail la liturgie monastique que saint Benoît appelle l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu. Elle constitue le cœur de la vie du moine.
Cette église comprend un clocher de type roman-lombard en façade, avec un plan basilical divisé en trois nefs par des colonnades et cinq travées dont la dernière sert de chœur.
On pourra notamment y admirer une Adoration des bergers peinte par Guillaume Planeta en 1655, peintre du Comté de Nice et auteur de nombreuses œuvres dans la région, un dôme processionnel en bois doré et un retable du maître-autel datant tous deux du XVIIe siècle qui représente les âmes au purgatoire. C’est une huile sur toile peint par Fra Bartolomeo, peintre italien de l’ordre des Dominicains, né à Florence.
Pour terminer la visite, juchée un peu en hauteur, se tient la splendide Chapelle Notre-Dame-des-Pénitents-Blancs, édifiée vers 1450 et classée au titre des monuments historiques.
Elle a été le siège de la Confrérie du Gonfalon et de la Miséricorde, ou confrérie des Pénitents blancs qui était vouée à la Sainte Croix. Elle est ornée d’une façade en trompe l’œil réalisée en 1980. La porte d’entrée comporte une serrure avec une plaque de fer qui comprend deux petits bonshommes en cagoule et agenouillés.
La chapelle d’origine est couverte d’un berceau plein cintre. Elle est ornée de fresques commandées au nom de toute la communauté de La Tour. Elles sont datées du 23 août 1491 et exécutées par les peintres niçois Guirardi Nadali et Curraudi Brevesi dont aucune autre œuvre n’a été conservée. L’inscription sous les peintures du chevet mentionne leurs noms et celui des donateurs Caroli, Salvestre, Stephani et Fabien Sala.
Les côtés de la chapelle comprennent 20 scènes de la Passion qui illustrent les vices et les vertus. Le tryptique du chevet est consacré à un groupe composé de la Vierge à l’Enfant, de Saint Bernard de Menthon et de Sainte Brigitte de Suède, proclamée par Jean-Paul II co-patronne de l'Europe avec sainte Catherine de Sienne et la philosophe Edith Stein.
Le chevet, autour du tryptique, montre le Jugement dernier qui s’inspire de l’Évangile de Saint Mathieu, avec la résurrection des morts happés par la gueule du Léviathan ou s’élevant au Paradis, avec le Christ-juge qui est placé au centre en haut qui domine et préside la cène.
Dans la voute figure le Père Éternel entre les Évangélistes, Saint Mathieu l’homme ailé, Saint Marc le lion ailé, Saint Luc le taureau ailé et Saint Jean l’aigle.
La surface de la chapelle a été doublée par les pénitents en 1672 en ajoutant une nouvelle nef voutée en berceau brisé.
Les croix, les bâtons et les lanternes portées par les Pénitents lors de leurs processions ont été conservés dans cette première partie de la chapelle.
En sortant du village je vous invite à découvrir le hameau de Roussillon sur Tinée, qui est rattaché à celui de la Tour sur Tinée, sa très belle église Saint Barnabé et son moulin à huile parfaitement conservé. Pour les randonneurs, une vingtaine de départs sont à votre disposition.
Afin de visiter tous ces lieux vous pourrez vous rapprocher de la mairie du village pour en obtenir les clés et organiser une visite guidée.
Tous mes remerciements vont à Madame Magali COTTEREAU, Conseillère Municipale déléguée au Patrimoine qui m’a aimablement permis de découvrir son village, et à Monsieur Jacques JONCOUR Délégué départemental adjoint de la Fondation du Patrimoine des Alpes-Maritimes.