Publié le 28 juillet 2022

Les escapades de Jean-Pierre - La chapelle Saint-Hospice de Saint-Jean Cap-Ferrat

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La petite Chapelle Sainte-Hospice est située dans le département des Alpes Maritimes à la pointe du Cap Ferrat. De culte catholique elle a été construite au XIème siècle sur les ruines d’un sanctuaire et restaurée au XVIIème siècle par le duc de Savoie Charles-Emmanuel qui l’a agrandie et dotée d’un autel.

Inscrite au Monuments historiques depuis 1929, elle a pu récemment bénéficier d’une nouvelle restauration de l’intérieur et de l’extérieur avec entre autres l’aide de la Fondation du Patrimoine, ce qui a permis de retrouver ses couleurs d’origine. Grâce à cette restauration il est envisagé à court terme de mettre en place des expositions culturelles et des évènements musicaux.

Le nom de cette Chapelle vient d’un Saint dénommé Hospitius ou Saint Hospice. Ce dernier était un moine bénédictin anachorète vivant dans une tour bâtie aux environs de l’an 575 à la pointe du Cap Ferrat. Vivant dans le dénuement le plus total il s’infligeait de lourdes pénitences pour mériter le paradis. Tout jeune il fit le voyage d’Égypte afin de recevoir l’enseignement des anachorètes de la Thébaïde qui est un désert de Haute-Égypte où aurait vécu Antoine le Grand, premier ermite chrétien. A son retour il fonda un monastère bénédictin à Beaulieu qui dût être un des premiers de cet ordre, Saint Benoît étant mort depuis peu.

Les anachorètes consacrent leur vie ascétique à la prière et à l’Eucharistie. Ce sont des ermites qui vivent seuls, retirés du monde et individuellement, contrairement aux cénobites vivants retirés du monde mais en groupe. Ce mouvement était très répandu de la fin de l’Empire Romain jusqu’au début du haut Moyen Age. Par la pratique de la lecture des Écritures et de la prière, de l’ascèse corporelle, l’abandon de tout bien et de sa famille, le moine tente de contrôler et de vaincre ses passions afin de parvenir à la perfection spirituelle.

On attribuait à Hospice le don de prophétie. Il prévit que les pays soumis à Rome, livrés au luxe et à la mollesse, devaient attirer les Barbares et désigna Cimiez, ville la plus riche de la province, comme cible potentielle. Constatant la vanité de ses conseils, il s’enferma dans la tour à signaux construite à la pointe du cap et fit murer la porte. Entre 575 et 577 les Lombards envahirent la contrée et brûlèrent la cité de Cimiez, saccageant tout le littoral. Arrivés devant la tour murée ils l’envahirent. Voyant Hospicius prier le chef des barbares leva son cimeterre pour le décapiter. D’après la légende ses bras furent paralysés, son arme tomba au sol et il ne put terminer son geste. Les barbares lui laissèrent alors la vie sauve.

Il mourut vers la fin du VIème siècle et fut inhumé à l’endroit où il avait vécu. Un oratoire y fut élevé qui devint un centre de culte régional. Par la suite, beaucoup de pèlerins se déplacèrent attirés par sa réputation de guérir les malades. De nombreux ex-voto y furent déposés dont seuls quelques-uns sont encore exposés. Une inscription indique même la visite du roi Victor-Emmanuel 1er en 1821. Son successeur le roi Charles-Felix fit construire le portique à l’entrée de la Chapelle permettant d’accueillir plus de fidèles.

La Chapelle, construite à côté des restes de la tour, date de 1075. En 1615 elle se trouva au milieu d’un fort construit par Charles-Emmanuel de Savoie pour se protéger des pillages, fort qui fut détruit en 1706 sur ordre de Louis XIV. En 1655 elle est agrandie avec un autel pour avoir sa disposition actuelle. En 1903, pour la réalisation d’un vœu, un négociant niçois fit réaliser une statue en bronze de 11,40 mètres de haut de la Vierge à l’enfant installée à côté de la Tour de Saint-Hospice ; elle fut déplacée quelques années plus tard à côté de la Chapelle. Pendant la guerre, les militaires allemands tentèrent de la déplacer pour la faire fondre mais leurs tentatives durent cesser quand elle faillit leur tomber dessus.

A l’intérieur on peut admirer les splendides tableaux du peintre et lithographe français Louis Marchand des Raux retraçant la vie et les miracles de Saint Hospicius qui sont des reproductions réalisées par deux peintres locaux, Madame Pisani et Monsieur Lucien Allari.

Certains de ses tableaux sont exposés au musée Cheret à Nice. On lui doit aussi le vitrail sous l’auvent, reproduction d’une de ses œuvres.

De très beaux ex-voto peints sur papier coloré relatent comment des pêcheurs ont été sauvés de la noyade et des tempêtes en priant Saint Hospice.

Une grande statue du Saint menaçant d’être décapité par le chef des barbares est visible à côté de l’autel.

A l’entrée de la Chapelle vous pourrez voir une plaque en calcaire trouvée près de la plage Passable qui indique l’emplacement d’une tour à feu qui aurait été construite par le Gouverneur de Villefranche et qui servait de phare.

Pour terminer je vous invite à découvrir le magnifique panorama de la baie de Saint Jean Cap-Ferrat et ses petites criques pittoresques qui entourent la pointe du Cap.

Tous mes remerciements vont à Madame Laetitia MILLET responsable du Bureau d’Informations de Saint-Jean-Cap-Ferrat qui m’a aimablement permis de découvrir cette Chapelle, et à Monsieur Jacques Joncour Délégué départemental adjoint de la Fondation du Patrimoine des Alpes-Maritimes, au père Irek Brach qui s’occupe de cette Chapelle, et à Monsieur Robert Giancecchi secrétaire adjoint de l’Association pour la sauvegarde de la Chapelle Saint-Hospice.

Infos pratiques :

  • Ouverture de la Chapelle tous les jours de 8h30 à 19h. Fête de la Saint Hospice mi-octobre. Visites guidées sur demande.

  • Contact Office de tourisme :
    5 Av. Denis Semeria, 06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat,
    +33 4 93 76 08 90
     

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