Les escapades de Jean-Pierre - La Chapelle Saint Sébastien de Venanson
La Chapelle Saint-Sébastien dite Sainte-Claire de Venanson
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Le petit village de Venanson est situé dans les Alpes Maritimes à une soixantaine de kilomètres de Nice, et à proximité du Parc National du Mercantour. Il est bâti sur un éperon rocheux à 1.167 mètres d’altitude, au-dessus du village de Saint Martin Vésubie, et domine toute la vallée en offrant une vue splendide. A titre anecdotique, de nombreuses scènes du film « Le cas du Docteur Laurent » avec Jean Gabin ont été tournées sur le territoire de Venanson.
Vous pourrez y découvrir la petite église Saint Michel datant du XVIIème siècle et la petite chapelle Saint Sébastien dite chapelle Sainte Claire fondée en 1481 après une épidémie de peste. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 26 mai 2000.
Celle-ci, voutée en berceau plein cintre et à chevet plat est implantée sur la place du village. Autrefois adossée à une roche elle comprend de splendides peintures murales exécutées par le peintre Giovanni Baleison et achevées le 26 juin 1481 comme l’indiquent deux inscriptions de sa main placées prés de l’autel.
Giovanni Baleison est un peintre italien né à Demonte au Piémont vers 1463 et mort après 1492. Il a travaillé en France, notamment en Provence et en Italie, dans le Piémont et en Ligurie. Il a collaboré avec Giovanni Canavesio aux fresques de la splendide chapelle de Notre-Dame des Fontaines du village de la Brigue.
Les douze panneaux de la voute et des murs latéraux illustrent la vie de saint Sébastien qui est un saint martyr romain ayant vécu, selon la croyance chrétienne, au IIIème siècle. Fêté le 20 janvier en Occident il est le patron des archers, des fantassins et des policiers mais aussi troisième patron de Rome avec Pierre et Paul. C’est pour cette raison qu’il est également fêté comme saint patron de la Compagnie des Carabiniers du Prince de la principauté de Monaco.
Jusqu’au XVIIème siècle où l’église imposa saint Roch, ce saint protégeait les habitants des grandes épidémies. En effet, d’après l’ouvrage rédigé entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine qui raconte la vie d'environ 150 saints, une terrible peste frappe la ville de Pavie. De très nombreux morts sont recensés mais un ange se manifeste aux habitants de la cité pour leur apprendre que l'épidémie prendra fin une fois qu'un autel dédié à saint Sébastien y aura été construit. Une fois l'autel édifié la peste disparaît et les reliques de saint Sébastien sont alors transportées de Rome à Pavie, pour honorer le martyr.
Vous pourrez également découvrir des fresques de saint Roch patron des professions médicales, des animaux maltraités et guérisseur des pestiférés, ainsi que celles sur saint Antoine-abbé, protecteur des épidémies et de la peste.
Deux thèmes rarissimes pour nos Alpes françaises ont été peints, l’un sur la « Bonne et mauvaise prière » et l’autre sur celui du « Christ du dimanche », thèmes que l’on retrouve à Notre-Dame de bon Cœur à Lucéram. La mauvaise prière étant celle qui consiste à se murer dans l’observance rigide des règles d’une église en pensant que cela suffit à faire de nous un bon chrétien. Elle est symbolisée par un gentilhomme dont on voit le palais et un coffre, et qui ne pense qu’à ses richesses. La bonne prière est représentée par un Christ en croix entouré à gauche d’un moine relié aux plaies du Christ, qui symbolise la bonne prière faite avec humilité.
Ces peintures murales représentaient des épisodes de la bible et servaient à donner des leçons sous forme de bandes dessinées aux pratiquants qui ne savaient pas tous lire. Les peintres, considérés comme des artisans allaient de chantier en chantier afin de répondre aux commandes très précises formulées par les commanditaires.
Une fois achevée la visite de cette chapelle, je vous invite à découvrir la très belle Église Saint-Michel bâtie au XVIIème siècle en utilisant les matériaux locaux et complètement intégrée à l’habitat. Son clocher carré, abîmé durant la tempête Alex d’octobre 2019, va faire l’objet, via la Fondation du patrimoine, d’une réfection grâce aux dons du Prince Albert II alloués aux trois vallées sinistrées. Vous pourrez admirer un maître-autel de style baroque de la fin du XVIIème siècle, un retable du Couronnement de la Vierge à l’Enfant datant de 1645 et peint par Guillaume Planeta qui est un peintre du Comté de Nice, ainsi qu’un tableau de la Vierge de la Merci datant de 1644 et peint par Jacques Viany.
Une fois achevée la visite de ces lieux de culte vous pourrez parcourir les petites ruelles de ce village typique de l’arrière-pays niçois et qui au détour d’une rue vous permet de contempler le paysage jusqu’au fonds de la vallée.
Tous mes remerciements vont à Madame le maire, Laetitia LORE, qui m’a aimablement permis de découvrir son village, et à Monsieur Jacques Joncour Délégué départemental adjoint de la Fondation du Patrimoine des Alpes-Maritimes.
Bonne découverte.