Publié le 24 février 2022

Les escapades de Jean-Pierre - L'église Saint-Benoît de Bonson

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Le petit village de Bonson est situé dans les Alpes-Maritimes à une vingtaine de kilomètres de Nice. En dialecte niçois il signifie « rocher escarpé », ce qui correspond bien à son implantation sur un éperon rocheux de près de 300 mètres. On trouve trace de son existence dans des titres de propriété remontant à 1092. Peuplé de 760 habitants, il est entouré de 334 hectares de forêt dont une centaine d’hectares d’oliviers restaurés et réhabilités pour la production d’oléiculture. On y trouve désormais de nombreux oliviers centenaires mis en valeur lors d’une fête traditionnelle tous les mois de juin. 

A titre anecdotique, le 7 décembre 1364 la reine Jeanne a vendu au seigneur de Menton, Rainier Grimaldi, sa part de possession sur Bonson.

Vous pourrez y découvrir les restes d’un château féodal primitif aujourd’hui disparu qui était placé sur l’actuel cimetière et dont il ne subsiste qu’une tour, le lavoir couvert, et le moulin à huile traditionnel.

Bonson comprend de nombreux édifices religieux même si certains d’entre eux ne sont plus qu’à l’état de vestiges ou de ruines. Il est néanmoins possible d’en parcourir encore certain d‘entre eux. Pour cela il vous sera nécessaire de prendre contact avec la Mairie de Bonson et de vous inscrire dans une visite guidée.

Vous pourrez y découvrir l’église paroissiale Saint Benoît datée du XVIème siècle avec une partie romane édifiée à la fin du XIIIème siècle. Son mobilier est classé au titre des monuments historiques. Elle pourrait avoir constitué la chapelle d’un château aujourd’hui disparu. Surmontée d’un clocher dans l’angle sud-ouest, elle est constituée d’une abside à chevet plat et de deux collatéraux.

A l’intérieur, vous découvrirez le polyptyque de Saint Benoît attribué à Jacques Durandi et peint autour de 1455 qui est un peintre niçois né vers 1410 à Nice; encore très mal connu on lui attribue avec certitude le retable dédié à sainte Marguerite de la Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus.

Un splendide triptyque est exposé de Saint Jean-Baptiste et sa prédelle attribué à Antoine Bréa. Les Alpes-Maritimes et l’arrière-pays niçois furent le berceau de la peinture primitive niçoise du XVème siècle dont l’atelier le plus emblématique fut celui des Bréa. Il était situé à Nice rue Barillerie. C’était une famille de peintres avec deux frères, Louis (1450 – 1523) et Antoine (décédé en 1527), et son fils François (1495 – 1562). Leur œuvre rayonna de Marseille à Gênes, de 1475 à 1555. Louis est le plus renommé des trois. Une quarantaine de retables lui sont attribués, entre 1475 et 1516.

La visite se poursuivra avec le retable de Saint Antoine l’Ermite où est représentée Sainte Gertrude couverte de rats, celle-ci étant invoquée pour lutter contre leur invasion et pour lutter contre la peste.

D’autres trésors vous attendent comme une huile sur toile représentant Saint Jacques le Majeur entouré des saints Jean-Baptiste et Claude attribué à Giovanni Rocca vers 1645 avec leurs donateurs représentés en tout petit au bas de la toile, une huile sur toile représentant le Rachat des Ames du Purgatoire, une huile sur toile de la Mort de Saint Joseph.

Au bas du village se trouve la chapelle Saint-Jean-Baptiste datée de 1510 construite sur un ancien chemin muletier. En état de péril, une souscription a été lancée par la Commune en lien avec la Fondation du Patrimoine. Elle dispose d’une superbe et très rare voûte gothique en étoile.

La chapelle Saint Antoine l’Ermite, près de la Mairie, datée approximativement du XVème siècle, est une « chapelle de porte » qui était destinée à assurer une protection à tous ceux qui entraient ou sortaient du village. Elles ont souvent été dédiées à Saint Antoine-Ermite protecteur des épidémies et de la peste. Des offrandes y étaient déposées.

Vous pourrez également découvrir la Chapelle Saint Antoine de Padoue construite à la fin du XVIIème siècle qui a été restaurée à plusieurs reprises. Un magnifique tableau a été installé représentant Notre Dame du Rosaire daté des environs de 1675.

Enfin, une petite chapelle datée du XVIIème siècle est dédié à Saint Hospice un ermite qui vivait reclus à la pointe du Cap Ferrat. Elle est établie sur une esplanade qui domine le paysage. Une procession et une messe sont organisées chaque année pour fêter Saint Hospice qui était aussi invoqué en période de sécheresse pour obtenir la pluie.

Une fois achevée la visite de ces lieux de culte vous pourrez parcourir les petites ruelles de ce village typique de l’arrière-pays niçois et qui au détour d’une rue vous permet de contempler le paysage jusqu’à la mer.

Tous mes remerciements vont à Madame Florence Carello, 1ère adjointe de la mairie de Bonson qui m’a aimablement permis de découvrir son village, à Monsieur Luc Thevenon Conservateur en Chef du Patrimoine et Conservateur Délégué des Antiquités & Objets d’Arts des Alpes-Maritimes qui m’a fait connaître ce village à travers sa conférence et le livre qu’il a édité, et à Monsieur Jacques Joncour Délégué départemental adjoint de la Fondation du Patrimoine des Alpes-Maritimes.

Bonne découverte.

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